Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monseigneur, sur le poinct, sur le poinct [sic] que je serroy mon pacquet,
2messieurs de Saulsan et de Bernin me sont venus veoir et m’a rendu ledit
3sieur de Bernin un pacquet dans lequel j’ay trouvé votre lettre du XXe
4de ce moys. Je vous remercie en premier lieu de tant de peine
5qu’il vous plait prendre à me fère part de vos nouvelles desquelles
6je suis sur toutes bien aise de votre appoinctement avec messieurs d’Uriage
7pourvu que la réduction que vous faites au sieur de Montrigaud ne l’empesche.
8Vous adviserés si pour le moins il ne seroit bon de le serrer ou
9asseurer avec le sieur de Molard, car ce sera tant moins de procès
10et tant moins entamer votre terre. Nous avons eu icy les mesmes
11nouvelles de Flandres qui vous ont esté escrittes ou à autres de
12Paris et de Lyon et depuis n’ont continué. Tout ce que je vous puis
13escrire de ce quartier depuis mes précédentes est l’extraict
14d’une lettre que je receu harsoir de monsieur de Joyeuse du XXVIIe.
15Monsieur des Adrés a opinion que le roy n’a pas dicté de marchant
16et craint que on l’estima avoir fait tour de jeune cappitaine
17d’advancer de ses deniers. Si le seigneur Ludovic de Birago
18se doubtoit d’estre prisé, je cuyde qu’il ne feroit difficulté
19de recevoir promptement les compagnies tant de pied que de
20cheval que on luy pourroit envoyer. Nous pensons que avant
21la réception des présentes, vous scaurés à quoy nous en sommes
22de paix ou de guerre à cause de la sommation que l’on
23nous escrit par lettre du XXIIIIe de Lyon que l’ambassadeur d’Espagne
24a fait au roy. Dieu par sa grâce veuille mectre au cueur
25du roy la résolution qui doit estre pour son mieux et celuy de son royaulme,
26lequel je prie aussi, après mes très humbles recommandations à votre bone
27grâce qu’il vous done
28Monseigneur, en toute prospérité très longue vie . De
29[v°] Montpellier, ce XXIXe jour de juin 1572.
30Vostre très humble et très affectioné serviteur
31Bellievre
32Madame de Gordes verra icy s’il luy
33plait mes semblables recommandations à sa bonne grâce.
34Je croy que monsieur d’Evènes voudra un peu laisser
35passer la véhémence de ces chaleurs à cause de sa
36maladie.
37Tant s’en faut que ma femme soit marrie
38que vous l’ayés appellé maleteste, qu’elle en
39fait gourre, s’estant persuadée que la
40bonté est une vertu qui regarde plus
41tost le bien autruy que le sien propre et
42qu’endurer soy mesme. C’est ce que feu monsieur
44de Tallard disoit, quil valoit mieux estre diable
45qu’âme damnée et là dessus allègue des
46exemples sans sourtir de Grenoble.
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